Dans les textes de yoga traditionnels, on trouve souvent des conseils sur la façon qu’il convient de s’alimenter pour favoriser la pratique du yoga. En étudiant ces textes, on se rend compte qu’ils avaient une grande lucidité sur l’alimentation. Ils n’avaient d’ailleurs aucun besoin des sciences récentes pour comprendre comment s’alimenter et ainsi favoriser santé et équilibre, tant physique que mental. Diététique et yoga, deux « sciences » dont l’union offre de nombreux fruits.
La diététique dans les textes de yoga
Les yogis d’antan avaient pour but la rencontre avec le principe suprême (on peut le dire de bien des manières). Ils mettaient en place diverses pratiques et techniques qui leur apportaient l’énergie et le calme nécessaire pour y arriver.
Dans les Yoga Sutrâ de Patanjali, on pouvait déjà découvrir parmi les disciplines préconisées, une d’entre elles qui proposait, entre autre, une alimentation « purifiante », Śauca . Rien n’indique cependant comment s’y prendre dans le texte. Pour autant, en étudiant l’ensemble du texte on voit bien que les divers membres décrits ont pour but de faciliter la méditation.
- Avec les textes des upanishad, on commence à obtenir quelques précisions notamment à travers la Yoga Tattva Upanishad :
L’adepte bien entraîné devra abandonner les nourritures préjudiciables à la pratique du yoga. Il devra abandonner sel, moutarde, mets aigres, épicés, astringents ou acides (…) Durant les premiers temps de la pratique, une nourriture à base de lait et de beurre clarifié est recommandée, les repas consistant en avoine, légumes secs verts et rouges et riz, sont réputés favoriser les progrès.
On remarque ici qu’il faut éviter les aliments excitants (épices). Et qu’il faut favoriser des repas consistants, caloriques et digestes.
- Dans la Gueranda samhita sont donnés des conseils très proche :
Celui qui aborde le yoga sans une certaine modération alimentaire risque également de contracter des maladies et de ne parvenir à aucun résultat.
Le yogin mangera du riz cuit, de la farine d’orge ou de froment, des haricots mungo, des pois chiches. Tout ces végétaux devront être purs, blancs ou décortiqués.
Détail cocasse mais judicieux, comme quoi les maîtres avaient tout prévu. Il est demandé de décortiquer les pois chiches. On sait qu’en enlevant leur pellicule, on évite les gaz… Il serait vraiment dommage qu’une méditation soit troublée par des vents impétueux.
Puis une liste plus complète d’aliments est proposée mais cette fois-ci, les produits laitiers sont déconseillés :
II s’abstiendra de beurre frais, de beurre clarifié, de lait, de mélasse, de sucre candi, de sucre de canne.
C’est intéressant de retrouver ici des aliments de plus en plus déconseillés comme les sucres rapides et les produits laitiers.
Par contre le yogin pourra toujours consommer du cardamone, des clous de girofle très énergétiques, de la pomme-rose stimulante, du myrobolam chebule et des dattes.
Le clou de girofle est réputé pour ses vertus anti-inflammatoires. Serait-il conseillé pour pratiquer posture et méditation avec un corps sans douleurs ?
Il s’alimentera à son goût et selon ses désirs pourvu que sa nourriture reste légère, cuite à point, agréable, onctueuse et roborative pour les constituants fondamentaux du corps physique.
Ici un certain bien être est pris en compte, tant physique que mental. Les yogis engagés dans des pratiques ascétiques avec des pranayamas puissants ont besoin de beaucoup de calories. De plus, le courage et le plaisir octroyés par la nourriture ne sont pas oubliés.
Les aliments classés selon leurs effets sur les énergies subtiles
- La Bhagavad Gita offre des précisions indispensables notamment en décrivant la nourriture à travers le filtre des gunas (à travers leurs constitutions énergétiques) en favorisant la nourriture dite sâttvique.
La nourriture sâttvique est celle qui contribue à la longévité, l’intelligence, la force, la santé, le bonheur et l’humeur allègre, qui est savoureuse, onctueuse, substantielle et réjouissante.
Celle qui est amère, acide, trop salée, brûlante, épicée, desséchée, irritante, celle qui engendre la douleur, les désordres physiques et mentaux est râjasique.
La nourriture tâmasique est celle qui a perdu sa valeur, qui est insipide, fétide, réchauffée de la veille, les restes laissés par quelqu’un, la nourriture polluée (industrielle).
- La Hatha Yoga Pradipika précise qu’il ne faut pas remplir l’estomac.
Laisser un quart vide pour la circulation de l’air.
Diététique et yoga
A travers ces recommandations, on peut en déduire que le yogi doit manger de façon saine, digeste, légère. Ainsi son alimentation ne sera pas un obstacle dans sa quête de calme intérieur. Évitant les aliments excitants ou qui alourdissent. Il ne doit pas s’affamer mais bien au contraire, se préparer des repas appréciables.
En joignant cette étude avec ce que nous propose la nutrition actuelle, il conviendrait de
- favoriser les sources de sucres dont l’indice glycémique n’est pas trop élevé. Riz complet, riz basmati, légumineuses et fruits secs (sans leur pellicule fibreuse si possible), fruits, légumes.
- favoriser les protéines végétales : légumineuses et fruits secs
- éviter les aliments qui alourdissent : industriels, raffinés, trop gras, trop riches
- consommer certaines épices, notamment celles anti-inflammatoires comme le gingembre, le curcuma ou le clou de girofle.
Textes cités extraits des livres de yoga suivants :
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Merci pour ces précieux conseils qui me permettra de choisir mes aliments avec plus de conscience.
Super intéressant, merci beaucoup !
Je veux la suite !
Tommy