Çà et là on peut lire de nombreux articles sur internet décrivant les nadis, chakras, kundalini et autres énergies subtiles. Malheureusement beaucoup de ces articles sont rédigés par des personnes n’ayant jamais étudié le yoga et nous nous retrouvons avec un copié/collé d’informations inutilisables.
Je vous propose ici une étude approfondie de nos énergies subtiles. Une recherche étayée par les textes traditionnels du yoga et par la logique. Avec des explications simples, précises et pratiques.
La théorie des corps
Dans les traditions indiennes, notre essence est habillée de plusieurs « corps ».
Nous nous arrêterons dans cette étude au corps énergétique dans lequel se trouvent nos chakras, nos nadis et la fameuse kundalini.
Annamaya Kosha : le corps de nourriture
C’est le seul corps que nous pouvons percevoir au moyen de nos cinq sens.
La nature nous a programmé ainsi, elle nous a donné les sens dont on avait besoin pour pérenniser. Trouver de la nourriture et se reproduire.
Nous n’avons pas besoin de percevoir nos chakras ni d’éveiller kundalini pour survivre.
Pranamaya Kosha : le corps d’énergie
Nous ne sommes pas conçus pour les percevoir en temps normal. L’humain est trop agité par ses besoins naturels. Pour autant en pratiquant le yoga de la façon appropriée on va pouvoir aller au delà des limites que la nature nous a fixées. Ce corps est essentiellement fait de nadis. Des petits tuyaux qui véhiculent nos énergies et qui eux mêmes forment les chakras dans les endroits où ils fourmillent.
Nadi : les tuyaux qui véhiculent nos énergies
On peut visualiser les nadis comme des milliers de très fins tuyaux énergétiques qui parcourent notre corps physique et vont même au delà.
Les textes de yoga en donnent des nombres différents, ça n’a pas grande utilité dans la pratique de toute façon de savoir si l’on en a 72000 ou 35000.
Les nadis ont une importance capitale dans notre vie sans que l’on s’en rende compte. Ils véhiculent nos énergies subtiles qui vont permettre à nos fonctions vitales de se mettre en branle, nos émotions d’émerger, nos mécanismes de survie de s’enclencher et bien d’autres choses.
En utilisant l’électricité en analogie avec les nadis on peut plus facilement comprendre leur fonctionnement.
En temps normal nous ne voyons pas l’électricité, pourtant elle est la constamment autour de nous et nous l’utilisons constamment sans forcément comprendre son fonctionnement. Nous employons des tuyaux pour la véhiculer et elle met en action nos machines. Même chose pour nos énergies. Nous ne les voyons pas mais elles mettent tous nos mécanismes en action.
Les chakras sont des endroits où les nadis se concentrent, ils forment des carrefours d’énergies.
La Shiva Svarodaya nous dit :
Près du nombril se trouve un centre en forme de bulbe. De la partent les 72000 artères qui se répandent dans tout le corps.
Parmi ces artères, dix sont plus importantes et parmi ces dix, trois ont un rôle prédominant. Elles sont appelées Idâ, Pingalâ et Sushumnâ.
Nadi : comprendre leur anatomie
On peut noter que les nadis sont composés de trois couches successives rappelant l’isolation d’un fil électrique.
- sira : la couche interne
- damani : la couche intermédiaire
- nadi : la couche externe et l’ensemble
Cette précision nous donne une information intéressante. On dit dans le yoga que les blessures, psychiques ou physiques créent des blocages dans les nadis. Lors d’un impact sur un fil électrique l’énergie passe moins bien à l’endroit touché. On peut imaginer que c’est similaire chez nous.
Cette information est aussi intéressante dans le cadre du pranayama. Quand on se lance dans un travail sur nos souffles il est bien d’y aller progressivement. Trop forcer risque de créer des lésions dans les nadis.
Aussi il est dit que les nadis ont une forme de tube énergétique, un peu comme les veines. Il est recommandé aux gens qui reprennent le sport d’y aller tranquillement, leur système veineux n’est pas préparé à de trop gros chocs. Il en va de même avec le pranayama, qui augmente considérablement le flux d’énergie dans les nadis. Celui qui veut aller loin ménage sa monture.
La pratique des âsanas et du pranayama vise généralement à équilibrer et à augmenter nos énergies dans ces nadis. Plus particulièrement dans Idâ et Pingalâ qui, en se chargeant d’énergie vont se confondre avec la nadis du milieu, Sushumnâ. Ce qui nous permet ainsi, avec une pratique rigoureuse, de rentrer dans des états méditatifs profonds.
Tableau des 10 nadis les plus importants
Nadi | Situation géographique | Sens | Energie véhiculée |
Sushumnâ | nombril ou base de la colonne vertébrale au sommet du crâne | montant | prâna |
Pingala | du testicule ou ovaire droit à la narine droite | montant | prâna |
Ida | du testicule ou ovaire gauche à la narine gauche | montant | prâna |
Gândhâri | nombril à l’œil gauche | montant | kûrma |
Hastijihvâ | nombril à l’œil droit | montant | kûrma |
Pûshâ | nombril à l’oreille droite | montant | ? |
Yashasvini | nombril à l’oreille gauche | montant | ? |
Alambushâ | du nombril à la bouche | montant | naga |
kuhu | nombril au sexe | descendant | apâna |
shankhinî | nombril à l’anus | descendant | apâna |
La Shandilya upanishad cite 4 autres nadis importantes ainsi que d’autres chemins :
À l’arrière et latéralement à Sushumna, se trouvent respectivement Sarasvati et Kuhu. Sur et sous Kundalini se tient Varuni qui se déploie partout. Entre Pusha et Sarasvati, c ‘est Payasvini.
Elle cite aussi la nadi Vishvodari sans en donner plus de précisions.
Le tableau ci-dessus nous donne des indications utiles pour découvrir les trajets de nos énergies. Lorsque l’on se trouve dans un grand calme, pendant une pratique méditative par exemple. Ou au contraire lorsqu’on est plein de feu intérieur il est possible de les percevoir. Sentir l’énergie qui monte ou descend véhiculée dans un nadi est accessible à tous… Avec de l’entrainement.
Ida, Pingala et Sushumnâ
La nadi ida correspond à la lune et pingala au soleil.
Ces deux nadis ont une place considérable dans la pratique du hatha-yoga.
Voyons l’étymologie de ce yoga.
Ha : le soleil
Tha : la lune
Yoga : union
Unir le soleil et la lune en soi. Le hatha-yoga nous propose de nombreuses techniques dont l’objet est d’union de nos énergies lunaires et solaires. En les unissant nous abolissons leur influence duel sur nos comportements et nos émotions. L’énergie passe alors au milieu, dans sushumnâ. Nous devenons alors aptes à rentrer en méditation. Mais une pratique assidue et puissante est nécessaire pour en arriver là.
Dans l’âsana en vidéo ci- dessous nous chargeons successivement îda puis Pingala de prâna. Effet que l’on retrouve dans la plupart des postures où l’on passe d’un côté à l’autre en maintenant les bandhas avec fermeté.
percevoir les autres nadis importantes
Pour les percevoir on peut se concentrer sur leurs trajets mais l’exercice n’est accessible qu’aux virtuoses. On peut par contre s’employer, dans la vie de tous les jours à faire attention aux énergies qu’elles véhiculent lorsque l’énergie atteint des pics.
Ces pics énergétiques se manifestent par exemple lorsque nos mécanismes de survie s’enclenchent. Par exemple lorsque l’on vomit, une énergie considérable se manifeste. On dit d’ailleurs souvent : « j’ai mal au cœur » avant qu’elle ne se manifeste. Or, c’est l’énergie nommée prana qui se situe dans cette zone.
D’autres exemples peuvent être intéressants si vous arrivez à vous maintenir centrés dans la tempête : bailler, tousser, avoir un orgasme, accoucher, avoir une sur-activité digestive (gastro).
Voilà de quoi s’amuser et découvrir que nous sommes bien souvent le jouet de nos énergies.
Super cet article! On entend rarement parler des Nadis autres que Ida, Pingala et Sushumna, ça m’a donné envie d’aller étudier ça de plus près, merci!